1,2,3, Furets
Protection animale

29 octobre 2013, par sans_dec

10 mauvaises raisons d’acheter un animal en animalerie

1. « Oh ! Parce qu’il est cromignon »

Le terrible effet de l’achat coup de coeur… Terrible, car pas sans conséquences, y compris pour votre portefeuille. Car il ne faut pas compter que le prix d’achat, l’animalerie compte naturellement sur vous pour acheter tout le matériel nécessaire au bien-être de votre animal, gonflant d’autant la note finale. Il faudra aussi vérifier le carnet de santé.

Mais ce n’est pas tout. Même si ce n’est pas votre intention de départ, nombre de personnes qui achètent sur un coup de coeur sans avoir pris la peine de se renseigner avant sur les besoins propres à leur nouvel animal de compagnie finiront par l’abandonner. Soit parce qu’ils seront dépassés, soit parce que le lapin « toy » censé ne faire qu’un petit kilo une fois adulte se trouve en faire trois à l’arrivée. Les allergies aussi arrivent au top 3 des abandons.

Donc, par pitié, si vous craquez sur un animal, commencez par rentrer à la maison, parcourez les sites spécialisés, et comparez votre mode de vie actuel et futur avec celui de l’animal. Oui, il y a une chance — minime —  que l’élu(e) de votre coeur soit vendu(e) dans l’intervalle.

Mais au moins vous saurez si c’est vraiment l’animal qu’il vous faut. N’oubliez pas qu’un chat peut vivre jusqu’à 20 ans, un chien jusqu’à 15, un lapin ou un cochon d’Inde, 10, un furet, 8, et jusqu’à 4 ans pour un rongeur. Certains reptiles sont connus pour vivre 50 ans, et certains perroquets un siècle ! Si après ça, vous y tenez toujours, alors pourquoi pas ? C’est sans compter évidemment les neuf autres raisons.

2. Parce que c’est un sauvetage

L’une des plus belles raisons, mais probablement la pire. L’une des plus belle, car oui, les « invendus » finiront euthanasiés ou, dans le cas des rongeurs, donnés en pâture aux reptiles si reptiles il y a en stock. Mais c’est la pire.

Car finalement, en débarrassant les animaleries de leurs invendus ou invendables, on leur permet de faire du chiffre quand même, d’une part, et de faire de la place pour le prochain arrivage, d’autre part. Si ce commerce n’était pas rentable, croyez bien que la vente d’animaux n’existerait pas, ou en tout cas pas dans ces conditions.

Donc, à moins que vous n’ayez les moyens d’acheter TOUS les animaux menacés d’une mort certaine, même si ça fait mal au coeur — et je le comprends, j’ai déjà eu à faire ce choix — , laissez-le. Car plus vous craquez, plus vous alimentez ce trafic, et plus d’animaux mourront car vous ne pourrez les sauver tous. Il vaut mieux s’engager dans la protection animale en sauvant ce qui est sauvable plutôt qu’en alimentant un commerce apparemment trop rentable.

3. Parce que vous préférez adopter un bébé

C’est une raison qui revient souvent quand on parle des chats et des chiens. On l’entend souvent aussi pour les lapins, cochons d’inde et furets. La question est de savoir si vous avez le temps et la disponibilité nécessaires pour éduquer un chiot, un chaton ou tout autre animal de votre choix.

Et surtout, si vous avez la patience d’éduquer à la propreté et d’éviter toute destruction de votre intérieur. Dans le cas du furet, il faut aussi à éduquer à la morsure car cet animal communique par la morsure avec ses congénères. Donc oui, il mord et vous mordra. Et dans le cas du fureton, il peut mordre très fort. Il va donc falloir que vous éduquiez cette petite chose remuante à ne plus vous mordre lorsque vous jouez avec elle.

Les personnes qui ne sont pas averties se sentent souvent dépassées et finissent par abandonner l’animal. Mais dans le cas du furet, n’adoptez JAMAIS en animalerie un fureton stérilisé : si la stérilisation peut être une excellente chose, vendre un furet stérilisé si tôt risque de réduire considérablement son espérance de vie et de provoquer des problèmes de santé graves. Vaut mieux attendre qu’il soit prêt avant de le faire stériliser ou implanter.

Nombre d’animaux, toutes espèces confondues, se retrouvent en refuge parce que leur maître n’a pas réussi à les éduquer, par manque de temps ou d’envie. Or, il faut bien le reconnaître, quelle que soit l’espèce, le caractère d’un animal adulte est connu. Peu de surprises, les responsables d’adoption vous avertiront des éventuels défauts de l’animal.

Certes, c’est moins mignon qu’un bébé, mais de toute façon ils grandissent très vite. Et si vous avez déjà un compagnon à quatre pattes à la maison, ce sera plus facile de tester ses ententes avec un adulte.

4. Parce que c’est tout près de chez moi

Oui, c’est plus facile. Surtout si vous cherchez une gerbille. Mais à défaut d’aller chez un éleveur, n’hésitez pas à vérifier le sérieux de l’animalerie que vous allez choisir. Vous pouvez également vérifier la présence d’un éleveur près de chez vous.

Dans tous les cas, vaut mieux faire un peu plus de kilomètres pour tomber sur quelqu’un de sérieux que d’aller au coin de la rue pour prendre un animal qui vous coûtera un bras en frais vétérinaires.

5. Parce qu’il y a le choix

On parle d’un shampooing ou d’un être vivant ? Oui, c’est certain, il y a de la variété. Mais on n’y va pas choisir un animal comme on choisirait un parfum de glace. Et il n’y a pas de date de péremption sur les animaux.

6. Parce que c’est moins cher que chez un éleveur

FAUX. Pour prendre un exemple, un Jack Russel vous coûtera dans les 1 200 € voire 1 500 en animalerie alors qu’il ne coûtera que 850 à 900 € chez un éleveur. Il faut savoir que les portées des éleveurs de chiens sont inscrites au LOF [1]Livre des Origines Français, qui garantit notamment la race, l’arbre généalogique et la lignée .

Cette différence de prix est logique, puisque moins d’intermédiaires. Il existe aussi des élevages pour tous les animaux vendus en animalerie. Logique, là encore, il faut bien que les animaux viennent de quelque part.

Maintenant, je tiens à le préciser, comme dans n’importe quelle profession, il existe des animaleries et des éleveurs très sérieux tout comme il existe des escrocs. Mais puisque nous allons partir du principe que vous allez vous renseigner avant de prendre votre décision, n’hésitez pas à consulter les avis sur les sites spécialisés. 🙂

7. Parce que le personnel de l’animalerie est formé et qualifié

Euh… non. Entendons-nous bien. Heureusement, il existe des animaleries responsables et des personnes qualifiées. Mais ce n’est pas la règle générale et ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il faut au minimum un employé avec un certificat de capacité adapté aux espèces vendues [2]pour en savoir plus, je vous renvoie à la notice du Ministère de l’Agriculture : https://agriculture.gouv.fr/Reglementation,1803. Ce qui signifie que certaines animaleries n’ont qu’un seul employé porteur de ce certificat. Vous trouverez également des gens vraiment concernés et passionnés par leur métier. Mais il faut bien reconnaître qu’ils sont loin de représenter une majorité.

J’en veux pour preuve les erreurs de sexage, notamment chez les NAC [3]Nouveaux Animaux de Compagnie, qui sont la cause de portées non désirées chez des gens de bonne foi. Combien se sont retrouvés avec une surpopulation de rats, gerbilles, voire quelquefois lapins ou cochons d’Inde ? Prenons un autre cas simple.

Une personne veut acheter deux cochons d’Inde pour qu’ils se tiennent compagnie. Ne souhaitant pas les faire stériliser pour les faire cohabiter — et là j’entends hurler tous les bénévoles de la protection animale ; ce point précis sera discuté ailleurs, soyez-en assurés — , impossible donc de prendre un mâle et une femelle.

Mais, si le client ne s’est pas renseigné avant — et là c’est beaucoup plus grave — et que le vendeur lui propose deux mâles, il va y avoir un sérieux problème. Car tant qu’ils sont petits, tout va bien, il s’entendront à merveille. Mais une fois adultes, ces si paisibles cochons d’inde sont capables de s’entretuer. Pour de vrai. Deux mâles ne peuvent cohabiter car ils ne se supportent pas. Ce cas est plus rare chez les femelles mais méfiez-vous quand même, on ne sait jamais.

8. Parce que les animaux sont bien soignés

Là encore, on trouve de tout pour faire un monde. Mais la vie en vitrine est loin d’être une vie rêvée. Alors, faites le tri avant de vous lancer. Examinez la taille des boxes. Selon l’espèce en vente, cette taille est censée être réglementée. Disons que, plus ils ont de la place, mieux c’est, d’autant que les animaux n’en sortent jamais. Examinez le sol des boxes. Logiquement, il devrait être propre. Mais pas que.

Vous vous imaginez passer la journée sur un sol lisse et glissant ? Certes, c’est plus facile à nettoyer. Mais il arrive assez souvent de trouver des sols en verre, plexi ou plastique lisse. Esthétique, certes, mais impraticable pour la plupart des espèces, même avec deux à cinq centimètres de paille ou de copeaux.

Examinez les ampoules qui éclairent les boxes. Si ce sont des halogènes — petites, rondes, très fortes, on en trouve souvent au-dessus des présentoirs — , dont la température avoisine les 60°, vous croyez qu’il fait quelle température là-dessous  ? Ne rêvez pas, ce n’est pas climatisé.

Il est à noter que la déshydratation sera probablement l’occasion de faire connaissance avec votre vétérinaire. Enfin, examinez l’animal.

D’une manière générale, un animal prostré, c’est mauvais signe. Et s’ils le sont tous, fuyez ! Je connais très peu les poissons, les oiseaux et les reptiles, aussi je me concentrerai sur les mammifères. Cependant, concernant les oiseaux et les reptiles, vérifiez bien les certificats de capacité de l’animalerie car ce sont des certificats spécifiques et certaines animaleries se permettent de les vendre sans en avoir l’autorisation. Revenons sur les mammifères. Si vous avez le trio oeil vif – poil brillant – pas de marque bizarre sur le pelage (excréments, blessures ou autres), c’est déjà pas mal.

Concernant les chatons, les chiots et les furetons, un animal en bonne santé est un animal qui joue. Bien évidemment, il peut dormir aussi, mais en aucun cas rester dans son coin sans bouger.

9. Parce que l’origine des animaux est tracée

Par qui ? Si certaines animaleries se fournissent chez des éleveurs sérieux, beaucoup vont avoir recours à des centres d’élevage multi-races ou des importateurs. J’ai eu une amie qui a acheté sa première furette en animalerie — on a tous fait l’erreur d’y prendre un animal avant d’ouvrir les yeux. Elle a cherché à savoir de quel élevage elle était issue suite à sa mort prématurée, impossible. Même l’animalerie ne « savait pas ». En fait, après enquête, cette dernière passait par un importateur, et donc ne pouvait pas savoir. Si l’animalerie sait qui leur fournit les animaux, croyez bien qu’à moins qu’ils ne passent par des éleveurs sérieux, jamais ils ne se vanteront de leurs fournisseurs.

10. Parce que les animaleries sont rigoureusement contrôlées

Là encore, par qui ? Logiquement, la DSV [4]Direction des services vétérinaires est censée s’en charger. Mais, à une époque où on coupe dans le budget des écoles et des hôpitaux, vous ne croyez tout de même pas que la DSV a échappé aux coupes budgétaires ? Etant donné l’étendue de leur mission, à moins d’un problème sanitaire grave, le DSV ne se déplace que sur signalement.

Ce n’est pas de la mauvaise volonté de leur part, mais on peut difficilement être partout à la fois. Nombres d’animaleries ont été fermées suite à des signalements. Elles ont réouvert avec pseudo changement de propriétaire et continuent leurs activités, malheureusement.

On peut aussi citer la piètre réputation des animaleries des Quais de Seine, à Paris. Tout le monde s’accorde à dire que ce sont des mouroirs mal tenus, mais leur commerce reste rentable et florissant, puisqu’elles sont toujours là… et qu’elles trouvent des clients ! Je vous laisse découvrir l’avis d’anciens clients ou de simples visiteurs en vous invitant à taper « animaleries des quais de seine » sur votre moteur de recherche préféré.

En conclusion

Mettre tout le monde dans le même sac serait une erreur. Il existe des professionnels sérieux. Mais force est de constater que, tant que le système ne permettra pas un réel contrôle rigoureux des animaleries, il vaut mieux les fuir comme la peste ou n’y aller que pour se fournir en aliments et accessoires divers.

La vente d’animaux quant à elle, devrait être interdite dans ces conditions. Alors, si pour des raisons pratiques vous tenez quand même à y aller, n’hésitez pas à fureter pour juger du sérieux de l’animalerie, posez des questions sur la provenance des animaux. Bref, soyez chiant(e) et pointilleux/se.

References

References
1Livre des Origines Français, qui garantit notamment la race, l’arbre généalogique et la lignée
2pour en savoir plus, je vous renvoie à la notice du Ministère de l’Agriculture : https://agriculture.gouv.fr/Reglementation,1803
3Nouveaux Animaux de Compagnie
4Direction des services vétérinaires

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